De face à face

Conçus pour résister à des pluies de bombes, les blockhaus édifiés par les Allemands le long de la côte Atlantique étaient réputés indestructibles. Quelle ironie de voir ces blocs de bétons digérés, ballotés, façonnés par les éléments, au gré des marées et des tempêtes.
Le mur de l’Atlantique transformé en parc de sculptures, résurgence du passé, renvoyant à sa propre impermanence. À la recherche de paysages côtiers, la mémoire se retrouve face à des monolithes de bétons armés tombés de la falaise, plantés là comme des sculptures monumentales défiant les lois de la pesanteur.
L’évolution d’une forme résurrectionnelle d’une incroyable vitalité, ultime sursaut face à cette lente et inévitable destruction par le temps conduit l’historien Carlo Ginzburg à parler de«paradigme indiciaire», pour désigner et donner du sens aux signes involontaires laisser par le temps.
De ce face à face surgit cette question. Quelles empreintes le temps peut-il laisser sur l’histoire ?